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GRAND RAID DES PYRÉNÉES

83 KM [5000 D+]

AOUT 2019

Comment bâcher une course en 2 leçons...
Puis finalement la finir

Après un échec de tirage au sort pour la TDS & motivée par les copains de TriTrailFood qui me vendent un ravito de luxe [et une semaine de vacances], je m'incris en début d'année au GRP. Manque de chance (en fait coup de chance 😇) suite à une longue hésitation il ne reste plus de place sur le 120 km, nous nous contenterons donc du 80k annoncé (qui en fait en fait plutôt 84) avec tout de même 5000 de D+. 

La preparation est pour le moins chaotique, fracture de fatigue en Mars, reprise avec le Challenge Roth (format IronMan) puis plus ou moins arrêt durant l'été. La "préparation" se termine par une semaine de stage à Font Romeu suivie de deux semaines de vacances à monter des cols vers Saint-Lary. L'apothéose se produisant la veille de la course où nous décidons d'aller assister Marion sur le marathon, le tout à pied. J'ai déjà les mollets explosés. 😱 Bref "comment bâcher une course en 2 leçons". 

Je ne suis pas du tout confiante, je voulais revendre mon dossard mais comme ce n'était pas possible et quitte à être sur place autant prendre le départ et me faire rapatrier en cours de courses par une voiture d'assistance (j'espère arriver au pic du midi). 


Le 23 Août réveil 3h00 pour un départ à 5h00, il faut préparer bon nombre de flasques car les ravitos sont assez espacés et la météo prévoit du bon soleil ☀ (et nous n'avons pas d'assistance) . Évidement je n'ai pas exactement le nombre de flaques qu'il faut, heureusement je chope une flasque de Romain. Je pars donc avec deux flasques devant + une pleine dans le sac + une vide avec de la poudre au cas où.

On est un peu en retard et on trouve in extremis une voiture qui nous amène au depart à Vieille-Aure.


Départ dans la nuit noire, je pars tranquillement, on monte jusqu'à Plat d'adet. Il y a de l'ambiance, des cloches. En haut le jour commence à se lever, avec toutes les frontales c'est vraiment magnifique, c'est un peu plus roulant puis une dernière grosse partie à monter pour redescendre ensuite sur Merlans au km16, le premier ravito. Il est vraiment top mais je ne m'attarde vraiment pas, je recharge mes flasques et je repars. On entre vraiment dans le Neouvielle avec de magnifiques paysages et un enchaînement de lacs. Le terrain devient un peu plus technique aussi, je suis toujours aussi nulle en descente. Il y a une assez longue partie dans les cailloux.

On rejoint ensuite l'herbe pour monter au dessus de la Mongie, il y a un enchaînement de deux bosses interminables et il commence à faire vraiment chaud, mais je me sens plutôt bien, je grimpe bien. Un mec fait un malaise devant moi dans la dernière bosse, descente pour rejoindre le ravito de la Mongie. Les bénévoles sont vraiment sympas, je commence à être un peu fatiguée, je prends vraiment le temps de me poser. Les filles repartent assez vite. Quand je quitte le ravito des mecs m'annoncent quelque chose comme 8e F, je m'attendais à carrément pire, ça me motive pour la suite. Il fait vraiment chaud et on monte en plein soleil vers le pic du midi. Je suis dans un groupe cool, je rattrape des filles qui sont vraiment mal en point. Après un peu d'escalade arrivée au ravito de Sancours km 36. Je mange et je recharge l'eau. On attaque la montée vers le pic du midi, je croise les premières filles qui descendent à fond, en haut, le chemin se rétrécit et ça devient un peu pénible car il y a plein de touristes qui embouteillent le passage. Je ne m'attarde pas trop, je regarde 30 secondes et j'attaque la descente. J'ai un peu peur pour mon tibia, peur que ça tape trop. Mais ça passe je n'ai pas mal du tout. Je repasse au col de sencours et ensuite c'est quasiment que de la descente jusqu'à Tournaboup au km 50. Je pense m'arrêter là-bas. Je commence à avoir un peu mal aux jambes mais sans plus. Je m'amuse même presque à descendre dans des genre de près. 

Arrivée au ravito, je suis toujours aux alentours de la 8e place, je suis bien, je décide de continuer il ne reste plus que 30k (😱), il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, je kiffe vraiment la course et les paysages. C'est carrément un ravito de luxe, je mange vraiment beaucoup, il y a des tonnes de trucs et je bois du coca. Je commence à avoir les pieds échauffés mais c'est carrément acceptable, j'hésite un instant pour le podologue 🤔 et finalement je recharge et je repars. 

Ça monte et je suis rapidement en difficulté, je pense au départ qu'il s'agit de la digestion du ravito, je m'arrête me rafraîchir dans des ruisseaux, je monte tranquillement, mais au milieu de la montée c'est vraiment difficile, je m'arrête sur des cailloux, je vide mes flasques car la boisson iso du ravito m'écÅ“ure et je ne peux plus boire, je recharge dans les ruisseaux. En fait je pense que je suis déshydratée et peut être un peu en hypo, je n'ai pas suffisamment bu ni mangé depuis le début de la course. J'arrive péniblement à Aygues Cluses au km 57. Je pense y trouver un peu de coca pour me retaper maiiiis... C'est un ravito au milieu de nulle part et il n'y a que de l'eau, on ne peut pas abandonner. Heureusement les bénévoles ont fait de la soupe et il y a des tucs. 

Je suis au bout de ma vie, la course commence à prendre un autre tournant, ça vire à la survie. Je prends mon téléphone, PF n'est pas loin de l'arrivée. D'autres coureurs me dépannent de la Nok, je mets des pansements, mes pieds sont sacrément abîmés. 

Il y a ensuite la dernière grosse ascension puis c'est plus roulant jusqu'à Merlans. C'est long, je me fais déposer dans les parties roulantes car je suis dans le mal, c'est frustrant de ne pas pouvoir aller plus vite, je me demande vraiment pourquoi je m'inflige des trucs pareil. Je suis vraiment contente d'arriver au ravito. Je prends le temps de me poser et je repars, dernière montée au col de Portet, ma montre s’éteint, ensuite descente jusqu'à la route par une crête. Sur le papier ça paraît magique, coucher de soleil, terrain souple et roulant. Mais dans la réalité c'est un demi enfer. Quadris tetanisés et pieds HS, je veux arriver, il reste 10k. Je cours mais j'ai mal. 

Je m'arrête pour chercher ma frontale, la nuit tombe. En descendant je demande à un mec qui encourage si c'est bientôt ok et là il me dit l'air désolé "pas vraiment, il reste 1000 de D-". Fracture du moral, je suis presque en train de pleurer, heureusement ça devient plus roulant dans les bois, je reconnais plus ou moins, je dépose le cerveau et je descends tout en courant pour que ça passe plus vite. Arrivée sur le plat je pense que c'est la fin mais finalement non car il faut faire des détours pour longer la rivière, heureusement il y a des panneaux tous les 300m. Je suis vraiment KO, je ne mange même pas au ravito d'arrivée pourtant il y a des crêpes 🥞 😻. Heureusement PF est venu me chercher en voiture, je ne peux pas manger le soir. 

J'ai tellement pris le feu que je ne peux pas dormir, j'ai mal partout, je dois prendre un doliprane. Il faudra attendre le lendemain matin pour un ravito digne de ce nom à base de spécialités locales 😻. 

Le midi l'orga organise un buffet hors du commun pour les participants de toutes les courses. A côté les pastas party d'IronMan paraissent vraiment cheap ! 

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En conclusion je crois qu'on peut remercier la team TTF pour m'avoir embarquée là dedans. Cette course est complètement dingue, l'orga est au top (dans une ambiance assez familiale), les ravitos à la hauteur de mes (grandes) exigences. C'est vraiment le plus beau trail que j'ai fait jusque là et même si la fin de course a été  éprouvante je me suis vraiment amusé jusqu'à Tournaboup.

Je crois par contre que je veux plus entendre parler de trail pour un moment. 

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UPDATE : Ultra Pireneu 1 mois plus tard : Check

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