IRON MAN HAWAII
OCTOBRE 2018
La course de l'enfer, au paradis
Ça y est, Kona c’est terminé et c’est le moment de rédiger ces quelques lignes de compte rendu. Un IRONMAN, c’est une journée de course mais surtout une préparation qui nécessite quelques ajustements ou sacrifices, on peut le voir comme on veut. Pour Kona, la prépa a duré 12 semaines, pas toujours évidentes avec le taf, la fatigue et la météo. Mais globalement on en retiendra surtout les moments de satisfaction, de partage et les progrès réalisés. 👊
Avec Valentin, on part une semaine avant sur Hawaii, histoire de s’habituer à l’humidité, à la chaleur et au décalage horaire. Pas de stress, la semaine de préparation est nickel. Le programme est assez simple : repos, rencontres, un peu de chaque sport et un peu de tourisme. Les jours défilent et il est temps de déposer le vélo au parc. C’est juste ULTRA impressionnant : tu es guidé par un bénévole attitré à travers l’immense parc ou il n’y a que des machines de guerre. Je prends la mesure de l’évènement et, à ce moment, la pression monte d’un cran.
Le samedi, debout à 4h30, c’est jour de match ! Je ne suis pas du tout sereine, limite en panique. Je déjeune en speed, et j’ai peur d’oublier des affaires à l’appart. Valentin me pose au parc vers 6h. C’est le début de toutes les formalités (tatouages, check du bike, et dépose du sac,…). A 6h30, c’est le départ des pros, hymne joué par des musiciens locaux et ouverture de la ligne par des surfeurs. C’est dingue. Je retrouve Héloïse Focquenoy et on part s’échauffer. Ça fait du bien de ne pas être toute seule dans ces derniers moments et je profite, l’eau est bonne, le soleil se lève sur le Mauna Loa, le matos est prêt et je me relâche enfin. Vers 7h00 c’est notre tour de nous mettre à l’eau. Mass start en mer et entre filles pour un Aller/Retour de 3,82 kms (sans la combi 😈). Comme tous les matins, il y a un peu de vagues et de courant mais ça va, l’eau est turquoise.
7h20, on y est, c’est le coup de canon. Tout le monde s’encourage et c’est complètement fou. Je prends quelques coups et j’ai du mal à me caler. Au bout de 500m, c’est mieux, je prends des pieds et j’apprécie. C’est de courte durée car je perds mon petit groupe à une bouée. Dès le demi-tour, on rattrape pas mal d’hommes, c’est assez galère car ça éparpille les filles et je suis toute seule sur la majorité du retour (quelques zigzags en supplément 🙈). Je trouve que ça passe un peu plus lentement mais je ne force pas trop, la journée ne fait que commencer ! Partie sans montre, je n’ai aucune idée de mon temps. Verdict post course : 1h14. Sans la combi, je suis contente et c’est conforme aux prédictions.
Transition rapide ou je prends tout de même le temps de me rincer pour éviter les irritations (sans succès…😱 Poke Marion La Rouchr et Julia Courtois). Puis, c’est parti pour le bike ! Le parcours consiste, après 10 kms en ville, en un Aller/Retour sur l’autoroute : la fameuse Queen Ka. Je pars prudemment et j’ai tellement peur d’avoir un coup de chaud que je m’asperge à chaque ravito. Sur le coup je ne me rends pas compte à quel point ça me coute du temps… A chaque fois je perds le contact des filles et me retrouve toute seule. La fin de l’aller avec un peu de dénivelé et de vent de face n’est pas évident. Heureusement on voit les pros redescendre à fond. C’est magique. Au demi-tour je croise Helo et Laurie Canac, on s’encourage. Elles roulent plus vite que moi et font une belle course. Ça me booste d’autant plus ! Le retour est plus rapide, mais sur les 20 derniers kilomètres je peine un peu. J’ai l’impression d’avoir bien bu et de m’être alimentée correctement. Je décide de ne pas trop donner pour me préserver pour le marathon.
Lorsque je pose le vélo, je me rends compte que je suis vraiment dans le mal. Je peine à parcourir les 500m du parc, j’ai des frissons et des vertiges. Arrivée la tente de transition, une super bénévole m’aide à me changer, sa gentillesse me fait du bien mais il va bien falloir courir le marathon ! Je pense au brief de Marie : à chaque problème une solution. Ca tombe bien, il y a une poubelle d’eau glacée. Je plonge dedans. Je bois de l’iso et je mange un peu. En une minute je suis retapée et je pars sur le marathon.
Pendant 3 kms je suis en pleine forme, le public et le vent sur Ali Drive font que ça passe vite : 5’00/k c’est top. Malheureusement cet état ne dure pas et c’est le retour des frissons et des maux de ventre. Je ne peux plus m’alimenter et je cours comme un zombie entre chaque ravito. La technique de Vincent Darcq : la Glace dans la casquette me permet de survivre =). Je recroise les filles et ça m’aide à tenir. 10 kms en enfer, puis un vomi plus tard, je revis. L’allure est meilleure et même si je dois m’arrêter 1 min à chaque ravito (ne jamais dire jamais !) je ne suis plus dans le mal. Je profite et je double un peu ! Je croise tous les copains qui sont sur le retour. Je les encourage et eux savent ce qui m’attends =). Place à Energy Lab, je débranche mon cerveau et je profite de la vue. 7kms difficiles puis c’est le retour sur la Queen Ka. Une américaine me dit « You looks good, let’s go home ! 😎». Il reste 10 k, une séance de fractionné ou un long footing. Je profite grave de la descente et même si je suis fatiguée je prends 10 secondes pour kiffer le coucher de soleil sur la mer.
De retour sur Palani et Ali Drive. Je peine à réaliser que ça y est c’est « déjà » fini. 10h49 d’effort total, 1h14 pour 3,82 kms de natation, 5h28 soit 33km/h de moyenne pour 180 kms de vélo puis 3h58 (5’38/km) pour le marathon.
C’est sûr, ce n’est pas la course parfaite mais je suis très contente d’avoir réussi à profiter de cet événement incroyable, d’avoir gardé des pensées positives et surtout d’avoir pu trouver des solutions quand ça allait mal.
Je profite de ce CR pour faire les remerciements OBLIGATOIRES :
- A Marie Protat, pour le programme, le soutien et l’expérience. Cette saison n’aurait certainement pas eu le même profil sans toi. 👌
- A toutes les personnes qui ont pu partager mes séances d’entrainements : les dauphins en général, Bryan An et Cédric Buche en particulier. Mention spéciale pour Christian Deniel et l’équipe formidable du PBP : l’organisation d’une « mission 200kms » m’a sorti de la routine et a été un véritable plaisir (Marilou, n’oublie pas que l’on a tapé !!)!👊
- A l’équipe de GIANT BREST pour leur professionalisme : toujours prêts pour un dépannage de dernière minute !⚙
- A Hervé et Mickaël pour leurs soins, 🤕
- A tous les supporters, restés en France mais aussi à tous les copains rencontrés sur place ! 😍
Place à une ou deux semaines de repos avant de réattaquer pour une saison 2019 qui s’annonce encore plus folle (si tant est que cela soit possible) !🤘