ULTRA PIRENEU - OCTOBRE 2019
97 K - 6200 D+
Échaudée par mon escapade dans les Pyrénées un mois plus tôt et les pieds tout juste réparés (merci la podologue), je décide tout de même de prendre le départ de l'Ultra Pireneu (pour accompagner les copains et parce qu'un voyage à la montagne avec option passage au Mercadonia ne se refuse pas 😇).
Malgré une organisation de dernière minute et une nuit dans un hôtel d'autoroute dans un lit d'enfant, me voilà arrivée avec PF et Valee la veille de course à Baga.
Nous retirons nos dossards et faisons vérifier notre matériel. A 5 heures du départ Valee qui devait faire le 56k et n'a pas de dossard, s'inscrit après quelques négociations sur le 94k #maxirespect.
Nous trouvons in extremis un restaurant pour manger et regagnons notre campement, je dors dans le coffre et valee et PF dans la tente 🏕 (quelle belle orga !).
Le lendemain réveil aux aurores pour un départ à 5h, j'ai encore envie de dormir mais il faut se dépêcher, le temps de déjeuner, de ranger le campement et de garer la voiture nous arrivons un peu juste dans le sas, on se retrouve à l'arrière. Le départ est donné, il y a beaucoup d'embouteillages, je reste avec PF (qui est blessé) et Valee dans le début de l'ascension. Je les perds aux alentours du km 6. Au km 8 le premier ravito, je passe rapidement, on continue de grimper, le paysage est magnifique, on voit le soleil se lever sur une mer de nuages. Au km 14 on arrive au second ravito. Je commence à me dire que question ravito ça va être compliqué... Ils misent tout sur les bonbecs, les cacahuètes et les biscuits apéro 😱 (autant j'aime bien les snickers autant là ça frôle l'abus 😂). On descend ensuite dans la forêt par des chemins assez roulants. Petit ravito au 29k, puis gros ravito au 33e k, je change de chaussettes, (je ne me ferais pas avoir une deuxième fois, j'ai mis des patchs anti-frottement epitact sur mes pieds et 3 paires de chaussettes dans mon sac), je mange pas mal et c'est reparti pour de l'ascension, il fait grand soleil mais pas trop trop chaud. Ravito au 45e, je repars mais je me perds avec quelques coureurs, c'est une mamie en pyjama au milieu du chemin qui nous dit qu'on se trompe 😩. Ensuite il y a une longue descente jusqu'à la base de vie au 58e, c'est assez roulant, je m'arrête changer de chaussettes et refaire mes pansements, je cours jusqu'en bas mais je commence à avoir les jambes sacrément raides. Arrivée à la base de vie, à ma grande surprise je retrouve PF et Valee qui ont une fracture de moral, ils s'embrigadent pour bâcher. Je décide de manger quelques pâtes, je change de chaussures (grave erreur) et on repart tous les trois. Le terrain est vallonné, je me rends rapidement compte qu'ils ont plus la forme que moi et leur dit de partir. Le prochain ravito est au 66e. Je commence à marcher, c'est long, ma montre s'éteint à 65k, mais le ravito n'arrive jamais. En fait ils l'ont déplacé de 3k. En temps normal ça se fait en 15 minutes mais là ça prend plutôt 40 minutes et je commence à en avoir marre. Je suis fatiguée et j'ai envie de pleurer. Mes pieds sont trop serrés dans ces chaussures (qui en emps normal sont larges) et me font mal.
Au ravito je fais une longue pause, je m'assois et fais une sieste. Heureusement ils sortent des cakes aux fruits pour changer de leurs satanés bonbecs. Je repars, ça descend dans des cailloux, ce n'est pas trop technique mais mes jambes sont mortes. J'arrive au 70e, il va bientôt faire nuit, pas mal de coureurs se changent entièrement, nous n'avons pas d'assistance, je sors ma veste et ma frontale et me tape une sieste de 15 minutes pour tenter de retrouver la santé. Je finis par repartir avec comme objectif le ravito suivant. Il fait nuit noire, après avoir mangé je retrouve PF qui attend un bus pour rentrer, je tente de le motiver il ne reste plus que 15 k (ce qui prend tout de même au moins 3 heures mais je n'y pense même pas). Je repars finalement sans lui, mais au bout de 2 minutes j'entends un mec qui me course, c'est le come back de PF. S'en suivent deux ascensions mortelles. Dans la première je n'avance plus du tout. Ce truc est censé être un GR j'imagine les darons avec les mômes et la tente sur le dos alors que je ne peux même pas me porter 😅. PF m'attend tous les 10 mètres. Heureusement dans la deuxième partie ça va mieux, j'avance correctement et je traîne un espagnol et un français qui ne font que de dire des insultes. On monte dans les gorges d'un torrent et il faut escalader. Je fais attention de ne pas glisser, je hais les organisateurs car si fût un temps je kiffais courir innocemment dans des rivières, depuis la transmartinique et la mort de mes pieds ce temps est révolu. La dernière partie de l'ascension est longue. Je ne fais que demander à PF si ce qu'on voit plus haut sont des étoiles ou des frontales. Et je dis que ce sont des étoiles car sinon c'est imppposssible. (Finalement il s'agissait en grande partie de frontales 😂). On arrive enfin au dernier ravito mais pour une fois que je voulais manger (même des vieux bonbecs) il n'y a que de l'eau, et pour cause c'est une vieille cabane de berger en haut d'une montagne. Il y a du vent et malgré nos vestes on a vraiment froid. Alors on se lance dans la dernière côte. Puis c'est la descente finale. Clairement j'ai les quadris explosés, par moments j'arrive à me décontracter et débrancher le cerveau pour courir un peu mais c'est plutôt de la marche option bâtons/béquilles. J'insulte tout ce qui bouge et principalement PF qui me dit de faire des efforts alors que je suis au bout de ma vie. On finit par arriver tant bien que mal sur une route goudronnée qui arrive au village, on trottine, mais feinte il ya un détour par des chemins. C'est long, on ne fait plus que de marcher, sans compter qu'il y a des km bonus. On devrait être arrivés. J'entends des cloches, je pense que c'est l'arrivée mais que nenni c'est juste des vaches 😭. Heureusement l'arrivée finit par arriver, ça se termine par des pavés, on ne tente même pas de recourir. Heureusement Valee nous attend avec l'apéro ! Une douche froide plus tard, je me rends compte que mon sac de décharge est perdu. Le ravito d'arrivée n' est pas exactement à la hauteur de mes attentes, plats industriels et chocolat froid. Je me contente d'un chocolat froid. Heureusement le lendemain matin après une très courte nuit (on s'est couchés vers 5h) on déguste le chocolate con churros & enseigmada tant attendu 😍😍. On remonte tranquillement en France en faisant plusieurs arrêts gastronomiques, une nuit à Foix (je ne recommande pas), tous les trois parqués devant la télé puis une à Bordeaux où heureusement on peut déguster la Sangria mas vendida in del mundo faute d'en avoir trouvé en Espagne.
Merci TTF pour ce périple ❤️. Cette fois ci, c'est sûr je fais une pause dans le trail, j'ai pris mon quota de PLS pour un certain temps.