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IRONMAN LANZAROTE 
26 MAI 2018

Compte rendu de Jeanne 

Debout à 4h00, pour une fois je suis calme, et c’est louche car ça ne m’arrive jamais avant une course. Je mange tranquille, on rigole avec Julia et Marie. On écoute un peu de musique, surtout Lose Yourself d’Eminem. Je ne suis pas trop pressée d’aller au parc mais les filles me font décoller vers 6h30.
Ensuite tout s’enchaine très vite. On passe déposer les dernières affaires dans les sacs de transition puis on passe checker que tout est OK avec le vélo (pression des pneus, étalonnage du capteur, OUF tout va bien). J’ai tellement peur d’un problème mécanique que je me suis un peu enflammée sur le matos de rechange : bombe de mousse, boyau + deux cartouches !
Il est déjà temps de rejoindre le sas de départ pour le mass start (OH oh oh, j’ai découvert le concept il y a deux semaines à Lacanau mais à plus de 2000 nageurs, je me demande comment ça va se passer). Comme il n’y a pas de tapis, les temps de départ sont les même pour tous. Je décide de me mettre en début de sas 1h10. Je crois plutôt valoir 1h15 mais je ne veux pas perdre de temps inutile. On croise mes parents et Marie qui nous donne les derniers conseils, je me rends vraiment compte qu’il va falloir y aller et faire la course. Je me dis qu’on a vraiment de la chance d’être là et j’ai surtout hâte d’être sur le vélo. Le soleil se lève et le speaker balance « Good Vibrations », je me dis que l’important va être d’en profiter vraiment et que ça reste un souvenir de dingue. Je checke Julia une dernière fois et c’est parti !
La natation est composée de deux boucles avec une petite sortie à l’australienne. Je décide de partir à l’intérieur et de faire au plus court même si je sais que je prendrai des coups, je trouve que 3800m c’est déjà pas mal =). Comme prévu c’est un peu la bataille au début et je mets un demi-tour à être tranquille. Sur le retour je trouve des pieds, c’est parfait. Je sors de l’eau en 33min, je n’y crois pas tellement. En repartant : surprise : il y a un courant traversier de dingue, il sera donc de face sur le long côté du retour. En effet, ça ne manque pas. Malheureusement je ne trouve pas de pieds, je suis toute seule et ce denier bord sera assez long. Juste avant la sortie, un mec me tape le genou et ça me fait une crampe. Je me redresse dans l’eau, elle s’en va. C’est good. Je checke le chrono : 1h10. C’est plus lent mais ça me va. Je suis contente.
Je fais une transition tranquille ou je vérifie de ne rien oublier. Je passe chercher mon vélo et c’est parti ! Le parcours vélo commence par environ 13 kms de côte jusqu’à La Geria. Je suis bien les conseils d’Arnaud, je ne m’enflamme pas. Je mouline bien mais je double quand même pas mal. Ensuite on enchaîne sur une longue descente vent de travers, je me rends compte qu’il est beaucoup plus fort que les jours précédents mais ça me va, je me dis que plus le vélo est dur plus je serais favorisée. Dans le retour vers El Golfo sur du plat mais vent de face, je peine un peu à trouver le bon développement. Je pense à ce qu’on s’est dit sur le rythme de course avec Marie, je ne regarde pas le compteur et je me fie à mes sensations. Les mecs puissants appuient et je me fais littéralement déposer par une fille qui va vite, je n’essaie même pas de l’accrocher. Ensuite, c’est la montée du Timanfaya. C’est la route en faux plat montant vent de face. Pile ce que j’imaginais quand on me parlait de vélo à Lanza. Je double « El Diablo » et puis pas mal de mecs. J’ai un peu mal aux lombaires à cause de la natation mais je me force à rester en position aéro même si je suis lente, ce que je ne faisais jamais à l’entrainement. J’ai une fréquence de pédalage très élevée et je grimpe tranquille. Je me concentre juste à avoir le meilleur ratio (Vitesse/Energie dépensée). Dès que le parcours est plus roulant je relance direct et ça me permet de revenir sur les mecs plus forts qui me distancent dans les zones de plat ou j’ai plus de mal.

Les zones de plat et de faux plats s’enchainent. Puis, place à ce que je crois être le gros dossier du parcours : les ascensions des deux miradors : je double énormément, ce n’est pas trop dur. Je checke ma moyenne à 105 kms : 26km/h environ, c’est pas rapide mais je n’ai pas l’impression d’avoir traîné. Je n’ai mal nulle part et les jambes sont OK. La descente est magique, ça roule et c’est beau ! Des kms donnés, ENFIN !!! Puis retour sur l’autoroute et vers Teguise (LE MAL) je me sens un peu entamée, c’est vent de face c’est dur et ça monte plus que prévu je me dis qu’on est au 120 ème que j’ai souvent des coups de fatigue à ce moment-là donc je prends un gel caféine pour me réveiller. L’aller/retour vers Famara est long : descente vent de face puis montée vent dans le dos. Dans le retour je recommence à doubler, tout le monde craque un peu. Le retour vers Puerto del Carmen est rapide et on l’a repéré, je trace mais je me fais pisser dessus par un allemand. LA CLASSE =). Juste avant de poser le vélo je rattrape la machine qui m’avait déposé à El Golfo, je suis contente mais je ne m’enflamme pas, il reste un marathon.
Le marathon est divisé en 3 boucles : une grande de 21,1 k et deux de 10,5. Je pars avec un petit groupe dont un cow boy. Les jambes répondent et je dois vraiment me forcer à temporiser. Je veux partir à 12 km/h. Je croise Marie qui coure un peu avec moi, ça rebooste, elle me dit que je suis en tête du groupe d’âge mais que la suivante n’est pas loin. Tant que je suis dans le groupe c’est facile et ça avance mais le vent de face et les ravitos font exploser notre gruppeto. Le cow bow s’arrête dans un bar. Ensuite je me concentre juste pour tenir 5’15 les jambes vont bien mais j’ai mal à l’estomac car j’ai mangé un gel dégueu de l’orga. (mes gels sont tombés en courant) je me dis que c’est un peu chaud et que tout peut encore arriver. Au semi, je pense « c’est maintenant que la course commence ».

Les deux petits tours passent plus vite, l’estomac va un peu mieux. Mes parents se sont répartis sur la boucle et Marie court quelques mètres avec moi sur chaque demi-tour pour me filer les écarts et discuter un peu. Ça aide vraiment à tenir.
J’avais divisé le marathon en 8*5k + 2k de bonus ou je croyais que j’allais voler =) (dixit Jerem’). Pas de miracle pour moi, j’ai mal aux jambes et je suis fatiguée, je ne peux pas voler ! J’ai un peu de mal à croire que je suis au bout mais on arrive dans la dernière descente. J’essaye de profiter un max. Une fois la ligne passée, je suis hyper contente et je plane complet.
Verdict : 11h24min24 secondes : 1h10 de nat, 6h25 de vélo et 3h41 de marathon. C’est conforme à ce qu’on avait prévu à l’exception du vélo qui est un peu plus long mais je suis contente car je ne crois pas que j’aurais pu aller plus vite sur cette partie. Je termine 1ère du groupe d’age 24/29 ce qui me permet d’obtenir un slot pour Hawaï. Une nouvelle aventure qui s’annonce !

Je profite de ce CR pour faire les remerciements qui s’imposent :
- A tous les dauphins pour les encouragements et conseils avisés avant/Pendant/ après la course, j’y ai souvent pensé et ça m’a énormément aidé. 
- A tous ceux qui ont bien voulu se lever dans le froid hivernal des fois tôt ou tard et avec qui j’ai pu partager des sorties. L’hiver n’était pas marrant mais les PLS c’est beaucoup plus rigolo en groupe.
- A ceux qui m’ont soutenu et permis de guérir quand j’étais blessée (Antoine, Hervé, Mickaël, Team MAC GUIGANS)
- A LIV et particulièrement l’équipe de GIANT Brest pour la préparation du bolide.
- A Marie pour le programme et le coaching ******, à Julia de m’avoir traîné dans cette aventure de dingue.

En savoir plus
Ironman Lanzarote - Mai 2018: À propos
Ironman Lanzarote - Mai 2018: Pro Gallery

Compte-rendu de Julia

On arrive après quelques péripéties à Lanzarote quelques jours avant la course. On en profite pour reconnaître le parcours vélo qui me paraît effrayant, pour nager (l'eau est très claire et on voit de petits poissons 🐠) , pour faire du tourisme et un peu de shopping 🙄.
La veille de la course on prépare les vélos, le Matos de répa (boyau, bombe et cartouches) et surtout les ravitos. Le stress monte, on pose les vélos, l'occasion de faire du repérage dans le parc où il n'y a quasiment que des vélos de chrono, mais on ne dénote pas avec nos petites machines. On rentre boire notre dernier apéro au jus de citron et on se fait coiffer comme des guerrières.
Le matin de la course le réveil sonne à 4h00, je suis endormie et je n'ai pas trop envie de me lever si tôt. J'ai fait des rêves délirants. On déjeune en rigolant, en écoutant de la musique, on se prépare puis on se décide à partir au parc sur un petit coup de boost de Marie.
L'arrivée dans le parc est stressante, il y a déjà beaucoup de vent, mais heureusement pas de problème technique, je gonfle, vérifie le di2, on complète les sacs avec un sandwich et des pastilles de minéraux trouvées in extremis la veille.
On retrouve nos parents et Marie qui nous attendent derrière la grille, ça donne envie de pleurer. C'est l'heure de se mettre en combi et de se diriger vers le départ. On se place au début du sas 1h10 soit un peu moins que le temps estimé.
Encore une ou deux chansons, on recroise Marie et maman pour les derniers conseils et c est déjà de départ. Ça semble irréel.
Le départ ayant lieu en mass start je m'attends à ce que ce soit la bagarre et effectivement c est un peu Bagdad, on est à l'intérieur, il est difficile de nager. Je nage presque tout le premier aller en deux temps et profite un peu mieux du retour. A la sortie à l'australienne j ai l'impression d'avoir moyennement nagé mais je checke la montre et je suis en 35’, je suis contente. En rentrant dans l’eau un gros courant de travers se fait sentir mais heureusement ça s'atténue. Le retour sera un peu long, j'essaye d'augmenter la fréquence mais je crois que ça ne ressemble plus à rien. Je sors en 1h12 plutôt soulagée.
C est la T1, je me change, je n attends pas la bénévole pour la crème solaire ☀. C est parti pour le vélo. Le début du parcours est roulant mais avec du vent fort de travers, je ne tiens pas dans les prolongateurs…. rapidement on attaque la première côte face au vent repérée la veille, ça monte tranquille puis il faut rouler vers El Golfo vent dans le dos. Je me fais doubler par pas mal de mecs qui roulent fort, moi je suis plutôt accrochée sur mon vélo . On sort de El Golfo face au vent, ce n'est pas évident mais je rattrape plutôt du monde. On remonte ensuite timanfaya, je vois El Diablo et les chameaux. On descend ensuite vent de côté il me semble et on remonte vers Teguise encore face au vent. Je peine à trouver mon rythme. Arrivée à Teguise il y a une super ambiance. Je mange le sandwich Salé. C'est ensuite la montée des miradors, la partie que je pensais la plus difficile, d’abord le mirador del haria, ça monte au train. En haut il y a les sacs special need, je suis contente de ne pas m'arrêter car ça paraît chronophage. La longue descente que l'on avait reconnue commence, pour moi c'est galère car je ne suis pas vraiment un pilote. Il y a comme une succession de virages serrés mais finalement les gens sont assez prudents et ça passe. On attaque ensuite mirador del Rio, la vue sur l'île de la graciosa est vraiment magnifique, ravito en haut. L'ascension est terminée, c'est enfin une longue descente que nous n'avions pas reconnue est qui est réputée difficile. Autant dire que j'ai peur, mais la route a été refaite récemment et ça sera une de mes parties préférées du parcours (qui l eut cru !). A ce moment là, on doit être au 110e, je pense que le parcours sera assez roulant jusqu'à la fin, grave erreur car le retour vers Teguise avec des faux plats et le vent de face sera horrible. On fait ensuite un aller retour vers famara puis on rentre en direction de Puerto del Carmen vers le 150e. Cette partie est vraiment longue, je commence à ne plus supporter tout ce vent, je n'ai même plus envie de manger mon snickers (c'est pour dire 😅) et la boisson isotonique trop diluée m'écœure. Heureusement je sais que les 15 derniers km sont très roulants donc je prends mon mal en patiente. Dernier ravito, je prends du coca et c est parti pour la descente vers le parc que nous avions reconnue la veille. J'enlève mes chaussures bien trop tôt car en fait il reste à peu près 3 km de plat sur la promenade avant de poser le vélo. Je suis contente de finir sans problème technique, après quelque chose comme 7h15.
Je prends mon temps pour la T2, un bénévole range mon bolide, je me rend compte que je suis brûlée, je décide donc de courir en brassière pour éviter les frottements, cette fois ci je ne zappe pas l’étape crème solaire. 😃
Le parcours course à pied est constitué d une grande boucle (le premier semi) qui va jusqu'à l'aéroport puis de deux petites boucles. Je pense avoir pris un éclat à vélo, mais dans les 5 premiers km ça va je suis dans les 5’30 facilement, je me doute que ça ne va pas durer. Je croise Marie qui court un peu avec moi et me donne quelques Infos et conseils, ça motive. Nos parents sont aussi répartis sur le parcours. Je croise Jeanne qui revient dans l'autre sens. Ça commence à être plus dur en longeant l'aéroport, il n y a pas beaucoup de monde et encore du vent de face. Mon allure diminue un peu, vers les 5’50 puis 6’. Au semi je me dis que le marathon commence et les difficultés aussi, je n arrive plus à m'alimenter après avoir mangé un gel un peu trop acide. Je réussi à boire du coca et un peu d eau. Je prends des Éponges et je me renverse des verres d eau dessus. Je commence le dernier tour dans les 6’30, je croise Jeanne qui a terminé, Marie qui me dit qu il ne reste qu'un long footing. J ai des irritations dues au cuissard, au demi tour je renverse de l'eau pensant que ça va un peu améliorer la situation mais ça devient carrément horrible, ça brûle, j'ai envie de marcher (et de pleurer) car au final ça irait pas vraiment plus lentement, mais j ai quand même hâte de finir. Je reviens le long de la piste cyclable, je n'ai pas eu non plus la sensation de voler dans les deux derniers km, ma foulée était plutôt trop écrasée 😅. L'arrivée se profile j’ai envie de pleurer et je suis super contente de finir la course en un peu plus de 13h. On me donne une couverture de survie, ça paraît plutôt irréel. Direction le ravito, je suis déçue car il n y a pas de donuts, je mange juste une mini glace…
Le soir on ressort au restaurant dans lequel nous rencontrons le premier ! Le reste du séjour sera consacré au tourisme et à la récup ! On peut profiter des bières et de la sangria !
Je profite de ce CR pour remercier toutes les personnes qui m’ont aidé durant la prépa, tous les dauphins, la dream team ❤ et la tmb (ce qui me permet de stocker tout un tas de gels dans ma brassière). Merci à Marie pour ses conseils, son soutien et la super prépa. A Jeanne sans qui je ne me serais jamais inscrite. A nos parents d avoir fait le déplacement pour le premier !
Merci à toute l'équipe de Giant Brest pour les supers bolides (Tao 😍) et les leçons de rattrapage.
Merci pour les encouragements auxquels on peut penser quand ça devient vraiment dur !

Ironman Lanzarote - Mai 2018: Bienvenue
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